Cultiver du cannabis sous serre : prolonger la saison et maximiser les rendements

Même si la construction d’une serre à cannabis peut sembler être une tâche intimidante, elle est en réalité plus simple qu’on ne le pense. La serre permet de profiter à la fois des avantages de la culture en intérieur et en extérieur, tout en réduisant leurs inconvénients.

Cependant, avant de bâtir votre propre structure, plusieurs paramètres doivent être pris en compte. Dans cet article, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir pour cultiver du cannabis en serre, en extérieur, dans les meilleures conditions.

Quels sont les avantages de la culture du cannabis en serre ?

La culture en serre présente deux principaux avantages. D’abord, elle permet d’utiliser la puissance du soleil à la place des lampes de culture. Ensuite, une serre offre un certain niveau de protection contre les éléments extérieurs. Voyons ces deux atouts plus en détail.

Alimenté par l’énergie solaire

Comme les serres tirent leur énergie du soleil plutôt que de lampes de culture artificielles, leur fonctionnement coûte beaucoup moins cher qu’une culture en intérieur.

Le soleil est également plus puissant que n’importe quelle lampe horticole : vos plantes poussent plus haut et produisent des récoltes plus abondantes. Enfin, le spectre lumineux fourni par le soleil est bien plus large que celui des lampes disponibles dans le commerce.

Résultat : une serre permet généralement d’obtenir des rendements nettement supérieurs à ceux d’une culture en intérieur pour un moindre coût.

Protégé des éléments

En extérieur, les plantes sont entièrement à la merci de Mère Nature. Une seule tempête violente peut anéantir même le jardin le mieux entretenu. La serre, quant à elle, offre une protection efficace contre le vent, les précipitations et même certains nuisibles.

Cette barrière protectrice permet également de prolonger la saison de culture, selon la région où vous vivez. Dans les zones plus froides, une serre protège vos plantes du gel et de la neige, ce qui rend possible la culture bien plus tard dans la saison.

Y a-t-il des inconvénients à cultiver du cannabis en serre ?

Même si les serres offrent plusieurs avantages, elles ne sont pas parfaites. Les principaux problèmes concernent la surchauffe et la discrétion.

Voyons maintenant ces aspects plus en détail.

Surchauffe et humidité excessive

Les serres retiennent naturellement la chaleur et l’humidité. En conséquence, ces deux facteurs peuvent rapidement atteindre des niveaux néfastes pour les plantes. Par exemple, des températures maintenues au-dessus de 32°C (90°F) sont mauvaises pour le cannabis, et l’humidité relative ne devrait jamais dépasser 60% environ. De plus, une serre peut développer des zones chaudes, où la température de l’air est plus élevée que dans le reste de l’espace de culture.

Heureusement, ces problèmes sont faciles à corriger. L’installation de déshumidificateurs, de bouches d’extraction et de climatiseurs permet de rétablir des conditions optimales. Quant aux zones chaudes, elles peuvent être éliminées grâce à des ventilateurs assurant une bonne circulation de l’air.

Coût

L’un des principaux obstacles auxquels se heurtent de nombreux cultivateurs potentiels lorsqu’ils envisagent la culture du cannabis sous serre est le prix.

En effet, construire une serre demande beaucoup plus d’investissement financier et de temps que de simplement cultiver son cannabis en extérieur.

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Comment choisir une serre pour le cannabis

Il existe plusieurs types de serres sur le marché, et vous devez savoir laquelle est la meilleure option pour votre situation. Les châssis froids (cold frames), les tunnels en plastique (polytunnels), les serres reliées (connected greenhouses), les serres indépendantes (freestanding greenhouses) et les serres attenantes (attached greenhouses) offrent tous des avantages différents selon votre mode de culture.

Châssis froids

Les châssis froids sont de petites serres temporaires construites à partir d’un cadre en plastique ou en bois qui relie des panneaux de verre ou de plastique. Ils sont relativement peu coûteux et vous pouvez facilement en fabriquer vous-même à la maison. Il est également possible d’installer un système de climatisation dans un châssis froid, ce qui est essentiel pour réussir la culture du cannabis sous serre.

Cependant, un inconvénient majeur est que les châssis froids utilisent uniquement le soleil comme source de chaleur.

Tunnels en plastique (polytunnels)

Les serres tunnels représentent une autre solution économique pour construire une serre. Très utilisées dans l’agriculture commerciale, elles existent aussi en formats plus petits adaptés aux particuliers. En général, elles se composent d’une armature en aluminium recouverte de bâches en polyuréthane. Leur faible coût de fabrication constitue un avantage indéniable.

Les polytunnels sont un bon choix à court terme pour les cultivateurs qui souhaitent s’essayer à la culture sous serre. Leur principal inconvénient est toutefois leur manque de durabilité : il est souvent nécessaire de remplacer la bâche en polyuréthane tous les 3 à 5 ans.

Serres reliées

Les serres reliées représentent la solution choisie par la plupart des exploitations commerciales à grande échelle. Elles permettent un contrôle climatique parfait sur une vaste surface, ce qui les rend idéales pour accueillir des dizaines, voire des centaines de plantes. Leur importante hauteur constitue aussi un atout, offrant aux plantes tout l’espace vertical nécessaire pour prospérer.

Ces serres sont généralement construites à partir de matériaux de haute qualité comme l’acier et le verre. Leur conception spécialisée vise à réduire la consommation d’énergie, ce qui en fait des structures particulièrement rentables à long terme.

Leur principal inconvénient reste toutefois leur coût très élevé : pour un cultivateur particulier, il est presque impossible d’en financer la construction.

Serres indépendantes

Également connues sous différents noms (A-frames, even-spans ou serres détachées) ces structures comptent parmi les types les plus efficaces et les plus flexibles pour un cultivateur. Elles représentent un juste milieu entre la qualité et le coût : elles sont généralement plus durables qu’un châssis froid ou un tunnel plastique, mais restent bien moins chères que des serres reliées.

Les serres indépendantes sont généralement construites à partir d’une armature en aluminium ou en bois qui relie des panneaux de verre ou de plastique. Leur principal atout réside dans leur flexibilité : comme elles sont autonomes, vous pouvez pratiquement les installer où vous le souhaitez.

Enfin, les serres indépendantes figurent parmi les plus faciles à trouver sur le marché, offrant ainsi un large choix aux cultivateurs.

Serres attenantes

Les serres attenantes sont assez courantes en zone résidentielle, notamment en banlieue. Également appelées lean-to greenhouses, elles reprennent la moitié d’une structure en A (A-frame) adossée directement à un bâtiment d’habitation. Leur coût est inférieur à celui d’une serre indépendante, puisqu’elles nécessitent deux fois moins de matériaux.

En termes de conception, elles ressemblent beaucoup aux serres indépendantes : une armature en bois ou en métal soutenant des panneaux de verre ou de plastique.

Leur principal inconvénient est lié à leur emplacement limité : étant fixées au bâtiment, elles offrent une surface restreinte et peuvent recevoir moins de lumière solaire, ce qui peut réduire la productivité de la culture.

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Accessoires utiles pour une serre de cannabis

Il existe plusieurs accessoires qui peuvent maximiser l’efficacité d’une serre. Les châssis chauffants et la ventilation offrent au cultivateur un meilleur contrôle sur des facteurs environnementaux comme la température et l’humidité. Les revêtements diffusants et les systèmes d’occultation permettent de modifier la quantité de lumière entrant dans la serre pour produire différents effets.

Châssis chauffants

Une fois que vous ajoutez un système de chauffage à un châssis froid, celui-ci est alors considéré comme un châssis chauffant. Les châssis chauffants sont avantageux, car le cultivateur peut les fabriquer sur mesure à n’importe quelle taille. Ils sont également peu coûteux, ce qui est important pour les cultivateurs au budget serré. Cependant, ils restent assez temporaires. Par conséquent, si vous cherchez une serre durable à long terme, le châssis chauffant n’est probablement pas la meilleure solution.

Revêtement diffusant

Le revêtement diffusant modifie la quantité de lumière que vos panneaux laissent pénétrer dans la serre. Les revêtements diffusants ou semi-diffusants bloquent une partie des rayons du soleil, tandis que des panneaux transparents permettent une pénétration complète de la lumière.

Même si cela peut sembler contre-intuitif, il est conseillé d’intégrer une certaine diffusion dans le revêtement. Laisser entrer directement les rayons du soleil dans la serre peut brûler vos plantes et faire grimper considérablement la température intérieure. Un revêtement diffusant aide à réguler la chaleur tout en réduisant les dépenses liées aux systèmes de contrôle climatique.

Ventilation

Le contrôle des facteurs environnementaux à l’intérieur dans l’espace de culture est l’une des responsabilités les plus importantes pour un cultivateur de cannabis. De plus, maintenir la température et l’humidité dans une serre est une tâche bien différente de celle en intérieur. Assurer une bonne ventilation est l’un des moyens les plus simples et efficaces d’y parvenir.

Vous pouvez installer des bouches d’aération sur les parois de votre serre. Pour déterminer la quantité de ventilation nécessaire, additionnez la surface totale de toutes vos ouvertures : si elle correspond à un cinquième (ou plus) de la surface totale de la serre, vous êtes sur la bonne voie. Vous pouvez opter pour des bouches d’aération manuelles, que vous devrez ouvrir vous-même, ou bien des systèmes automatiques fonctionnant avec des minuteries.

Système d’occultation

Les systèmes d’occultation permettent au cultivateur de contrôler la quantité de lumière extérieure qui pénètre dans la serre. En modulant ce paramètre, il est possible de forcer les plantes à rester en phase végétative ou au contraire à entrer en floraison. Grâce à cette technique, les producteurs en serre peuvent augmenter leur nombre total de récoltes.

Le principal inconvénient des systèmes d’occultation est qu’ils doivent fonctionner de manière absolument parfaite. Ils doivent être capables de bloquer 100 % de la lumière extérieure, même en plein milieu de la journée. Dans le cas contraire, les plantes risquent de se transformer en hermaphrodites.

Culture en pleine terre vs. culture en pots

Une fois que vous avez choisi le type de serre que vous allez construire, il reste une autre décision importante à prendre : cultiver vos plantes directement en pleine terre ou bien dans des contenants (comme des pots). Deux approches distinctes s’opposent ici.

Culture en pots

Les pots présentent certains avantages. Leur principal atout est la mobilité : vous pouvez déplacer vos plantes facilement si vous recevez une visite dans votre serre. En cas de problème, il est même possible de sortir complètement une plante de la serre, par exemple si elle tombe malade.

En revanche, les plantes cultivées en contenants nécessitent un arrosage beaucoup plus régulier que celles plantées directement dans le sol. Cela peut impliquer plusieurs visites par jour pour arroser ou apporter des solutions nutritives, ce qui n’est pas toujours envisageable pour tous les cultivateurs.

Culture en pleine terre

La culture directement en pleine terre permet aux plantes d’être plus autonomes et de mieux résister à l’absence du cultivateur pendant de plus longues périodes. C’est une option intéressante pour celles et ceux qui ne peuvent pas se rendre quotidiennement dans leur serre.

Choisir la bonne génétique pour la culture en serre

L’un des facteurs les plus importants qui influencent la qualité du cannabis cultivé en serre est la génétique. Les variétés à autofloraison et les variétés à photopériode présentent des besoins différents lorsqu’elles poussent sous serre.

Dans la pratique, il est recommandé de choisir un seul type de génétique, soit des variétés photopériodiques, soit des autoflorissantes, et de s’y tenir dans votre serre. Mélanger les deux peut poser problème : les variétés photopériodiques, généralement plus vigoureuses, risquent de dominer et de faire de l’ombre aux autoflos, ce qui pourrait réduire leur rendement.

Autoflos en serre

Les variétés à autofloraison apprécient particulièrement la culture sous serre. De nombreux cultivateurs rapportent des récoltes exceptionnellement abondantes avec les autoflos. De plus, elles atteignent généralement leur maturité plus rapidement que les variétés à photopériode. Comme leur cycle complet dure environ 100 jours, certains producteurs parviennent à obtenir plusieurs récoltes d’autoflos au cours d’une seule saison.

Cependant, cette rapidité de cycle implique aussi une contrainte : toutes les conditions de culture dans la serre doivent être optimales. Même de petites variations de température ou d’humidité peuvent avoir des conséquences notables au moment de la récolte.

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Variétés photopériodiques en serre

La culture de variétés à photopériode en serre fonctionne de manière similaire à celle en extérieur. Ces plantes restent naturellement en croissance végétative jusqu’au changement de saison, lorsqu’elles détectent une diminution progressive de la durée d’ensoleillement. C’est à ce moment qu’elles passent en phase de floraison.

Dans l’hémisphère Nord, la période de culture typique des variétés photopériodiques s’étend d’avril à octobre. De nombreux cultivateurs en serre commencent cependant la germination dès le mois de mars, ce qui leur permet de prolonger la saison de culture par rapport à un simple extérieur. Résultat : en serre, les variétés de cannabis à photopériode atteignent généralement une taille plus importante et produisent des rendements supérieurs à ceux obtenus en extérieur.

FAQ sur la culture du cannabis en serre

Maintenant que nous avons passé en revue les bases de la culture du cannabis en serre, répondons à quelques questions fréquentes. Il est fort probable que vous ayez besoin de ces réponses à un moment donné de votre parcours de culture.

Quelle taille peuvent atteindre les plants de cannabis dans une serre ?

Tout dépend du type de génétique cultivée. Les variétés à autofloraison, qui arrivent à maturité en 2 à 3 mois quel que soit l’ensoleillement, restent généralement de taille modeste. En revanche, les variétés photopériodiques profitent d’une saison de croissance prolongée sous serre et peuvent atteindre jusqu’à 3 m de hauteur selon la génétique. Cela surprend souvent les cultivateurs débutants, surtout ceux qui viennent du monde de la culture en intérieur où les plantes restent plus petites.

Quelle taille de serre choisir ?

Sauf cas particulier, mieux vaut construire la plus grande serre possible. Une surface plus vaste permet d’accueillir davantage de plants, ce qui augmente mécaniquement les rendements. Il faut aussi tenir compte de la hauteur : puisque les plants peuvent atteindre 3 m, la serre doit être quelques dizaines de centimètres plus haute pour leur laisser l’espace nécessaire.

Peut-on cultiver du cannabis en serre en hiver ?

Certains affirment que les serres limitent la saison de culture, mais ce n’est pas exact. Avec des lampes de culture et un système de chauffage, il est possible de prolonger la saison indéfiniment. En été, il faudra aussi prévoir un système d’occultation afin de contrôler la floraison des photopériodes.

Où installer sa serre ?

Le choix de l’emplacement doit avant tout répondre à une exigence de discrétion. Il vaut mieux placer la serre dans un endroit à l’abri des regards indiscrets, par exemple derrière une clôture haute. Autre critère important : la proximité d’une arrivée d’eau. Installer un point d’eau dans la serre permet d’éviter les allers-retours avec des seaux, et vous fera gagner un temps précieux.

Conclusion : cultiver en serre

Les serres représentent une excellente façon de combiner les avantages de la culture en intérieur et en extérieur, tout en limitant leurs inconvénients. Vous bénéficiez ainsi de la puissance du soleil et d’une protection accrue contre les éléments, tout en gardant la maîtrise de l’environnement de vos plantes.

Vous connaissez désormais les principaux facteurs à prendre en compte pour réussir votre culture sous serre et profiter de récoltes abondantes.

Et vous, avez-vous déjà essayé de cultiver du cannabis en serre ? Partagez vos expériences et vos questions dans les commentaires ci-dessous !

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